Exilés en Europe, deux romans pour « la seule » histoire qui vaille
« Salamalecs » et « Le corbeau qui m’aimait », les nouveaux romans des écrivains tamoul Antonythasan Jesuthasan et soudanais Abdelaziz Baraka Sakin ont en commun de dire l’exil. Et se confrontent au défi de raconter des vies éclatées en mille morceaux absurdes.
Sébastien Omont (En attendant Nadeau)
Le lien vers la page a été copié
SalamalecsSalamalecs forme un diptyque avec le précédent livre d’Antonythasan Jesuthasan, La Sterne rouge, roman halluciné d’embrigadement et de prison. La trajectoire de la jeune Ala s’y inscrivait dans les derniers temps de la guerre civile srilankaise, entre 2004 et 2009. Salamalecs se penche sur ses débuts, les années 1980 et 1990. Mais on y retrouve les mêmes litanies d’arrestations, de suicides et d’assassinats frappant des villageois·es ordinaires. À la fin de La Sterne rouge, l’exil constituait une échappatoire illusoire pour Ala, qui finissait par se retrouver comme une roue de solitude tournant follement au milieu d’un cercle de violences. Salamalecs semble repartir de là : de l’isolement et de la crainte permanente du réfugié.