Bernard Arnault, sacré «première fortune mondiale» en 2023, a constitué un groupe dont le monde entier connaît les marques : Louis Vuitton, Christian Dior, Kenzo, les champagnes Moët et Chandon, Veuve-Clicquot ou Krug, mais aussi le distributeur de parfums Sephora ou les grands magasins parisiens Samaritaine et Bon Marché. Derrière cette liste tapageuse, les rouages de l’énorme machinerie du luxe sont peu reluisants.
Des salariés du secteur vins et spiritueux du groupe de luxe ont cessé le travail vendredi pour protester contre la baisse de leur rémunération. À cause des mauvais résultats de la branche, aucune prime de participation ne sera versée cette année.
Pour l’économiste, les informations de « Cash Investigation » sur le montage fiscal de Bernard Arnault renforcent cet état de fait désormais bien connu : les milliardaires paient un taux d’impôt ridicule sur leurs revenus, et il devient indispensable de remédier à cette injustice.
France 2 diffuse jeudi 4 décembre une émission d’enquête consacrée à LVMH. Surveillance, conflit avec Hermès, combine fiscale, management brutal, sexisme… Le documentaire raconte un groupe dont le PDG, Bernard Arnault, se joue des règles et lois applicables à tous.
Au siège parisien de l’enseigne phare du groupe LVMH, une assistante de direction a alerté pendant des années sur son mal-être dans l’entreprise. En 2023, elle a tenté de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail. Un acte reconnu comme d’origine professionnelle par la Sécurité sociale.
L’ancien numéro trois de Moët Hennessy a comparu le 26 septembre devant le conseil des prud’hommes de Paris. Le géant du luxe l’accuse d’avoir rompu son obligation de non-dénigrement, lui reprochant, sans preuve, d’être la source d’enquêtes de presse.
Ancienne salariée de la division spiritueux de LVMH, Maria Gasparovic a assuré sur LinkedIn après son licenciement avoir été harcelée moralement et sexuellement par des dirigeants de l’entreprise. Son ex-employeur l’accuse de s’être livrée à un chantage pour « partir avec un chèque ».
Dans le grand magasin de Bernard Arnault, les déconvenues s’enchaînent. Après s’être vu infliger une amende par la Cnil pour avoir filmé en secret ses salariés, la Samaritaine doit désormais payer une amende aux douanes pour avoir mis en vente de l’or illégal.
Fin 2023, Mediapart avait révélé que le grand magasin du groupe LVMH avait installé dans ses réserves des caméras camouflées dans de faux détecteurs de fumée, sans le signaler. La Cnil a jugé que cela ne respectait ni le cadre légal ni la vie privée des salariés.
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Saint-Tropez n’a plus rien d’un village de pêcheurs. Le luxe a envahi la commune et LVMH y règne en maître. Sous le regard médusé des élus d’opposition, le groupe profite des largesses de la mairie, et inversement.
Le grand magasin inauguré par Emmanuel Macron en 2021 devait être la vitrine du groupe LVMH à Paris. Il relève en réalité de la gabegie, avec 110 millions d’euros de pertes en deux ans. LVMH va le placer sous la tutelle du Bon Marché, son autre enseigne parisienne, largement bénéficiaire.
Des vendeuses employées dans le grand magasin parisien du groupe de luxe témoignent d’un management brutal généralisé et estiment que la direction installe une concurrence malsaine entre elles.
Le grand magasin parisien de LVMH a comparu le 3 juillet devant l’autorité administrative pour avoir installé en 2023 des caméras camouflées en détecteurs de fumée dans son sous-sol. Révélée par Mediapart, l’affaire pourrait lui valoir une amende de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Mercredi, Bernard Arnault était entendu par la commission d’enquête sénatoriale sur les aides aux entreprises. D’entrée, une passe d’armes a eu lieu entre le rapporteur communiste et le grand patron au sujet des suppressions d’emplois prévues par le groupe dans le secteur des vins et spiritueux.
Le patron de LVMH était le seul Français présent sur l’estrade d’honneur pendant la cérémonie d’investiture à Washington. Il a rencontré celui qui allait devenir président des États-Unis en 1981, lorsqu’il a fui la France après l’élection de François Mitterrand. Leurs liens ne se sont jamais démentis.
Pendant plusieurs années, les marques de luxe ont fait fabriquer certaines de leurs chaussures en Roumanie. En 2023, quand le Smic local a augmenté pour arriver à 670 euros brut, l’usine a répercuté la hausse sur ses prix. Et les marques ont retiré leurs commandes.
Dans un courrier adressé à son comité de direction, le patron du groupe de luxe, Bernard Arnault, dresse une liste de médias auxquels ses salariés ont « interdiction absolue de parler ». Cela fait déjà plusieurs mois que la firme ne daigne plus répondre aux demandes d’entretien de Mediapart.