Depuis l’automne 2018, je couvre pour Mediapart l’actualité - souvent turbulente - de l’Italie. Soit quatre ans tout juste après avoir posé mes valises à Palerme, en Sicile. Un choix insolite pour beaucoup, tant c’est depuis Rome que l’on entend parler de ce pays. Pourtant, c’est un territoire emblématique de ce Mezzogiorno souvent malmené, dont à l’époque on n’entendait pas grand chose si ce n’est des histoires de mafia. À l’avant-poste des frontières du sud de l’Europe, la ville a beaucoup à raconter et en particulier sur les questions migratoires, que je couvre assidûment depuis plusieurs années. Autour de la Méditerranée et parfois bien plus loin. Je privilégie souvent les formats longs, que ce soit en radio, en presse écrite ou en télé.
Au cœur de l’été, le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni a accéléré l’évacuation d’un des plus grands centres sociaux d’Italie, le Leoncavallo. Samedi 6 septembre, des dizaines de milliers de manifestants sont attendus à Milan pour protester contre cette décision et la politique du gouvernement.
L’Italie mise sur la sensibilisation des élèves pour lutter contre la criminalité organisée. Depuis l’extrême sud de la Calabre, une association culturelle a imaginé un programme qui a été étudié par plus de 200 000 lycéens en six ans et vient de s’exporter en Allemagne.
Annamaria et ses enfants ont quitté la Calabre il y a près de dix ans pour le nord de l’Italie. Elle est l’une des premières mères à avoir intégré le projet « Libre de choisir » et expérimenté une nouvelle vie, loin de la mafia calabraise.
Depuis 2020, le juge Roberto Di Bella a importé à Catane, en Sicile, son protocole « Libre de choisir » pour protéger les mineurs des familles de la mafia sicilienne. L’expérience va plus loin qu’en Calabre : les services sociaux de la ville ont créé une équipe ad hoc pour les prendre en charge.
Le tribunal pour enfants de Reggio de Calabre a été le premier en Italie à placer les enfants de familles issues du crime organisé. Pour briser la chaîne du crime, les magistrats proposent à ces jeunes d’expérimenter une nouvelle vie.
À Reggio de Calabre, le centre communautaire Agape gère un foyer pour mineurs délinquants, parmi lesquels des adolescents éloignés de leurs familles appartenant à la criminalité organisée. Dès le début des années 1980, ses responsables ont été les premiers à les prendre en charge.
Luigi Bonaventura a eu deux vies : celle d’un puissant chef de clan de la ’Ndrangheta, la mafia calabraise, puis à partir de 2007, celle d’un collaborateur de justice qui lutte contre le crime organisé. Il dénonce haut et fort l’endoctrinement des enfants au sein des familles mafieuses.
En mars 2024, un canot pneumatique transportant environ 80 personnes a dérivé pendant près d’une semaine en Méditerranée centrale. Bien que repéré à plusieurs reprises, personne ne lui a prêté assistance. Seules 24 personnes ont survécu. Mediapart retrace son parcours.
En Italie, sept journalistes et militants ont été espionnés illégalement par un logiciel extrêmement puissant de la société israélienne Paragon Solutions. Un mois après les premières révélations, les zones d’ombre sont encore nombreuses.
Cent ans après avoir octroyé la citoyenneté d’honneur au dirigeant fasciste, la commune de Salò vient de voter la révocation de ce titre honorifique. Une décision symbolique dans l’Italie de Giorgia Meloni, où des centaines de villes se refusent encore à faire de même.
Pendant près de trente ans, l’ancien premier ministre a rythmé la vie publique italienne de ses 36 procès. Son destin politique est à la croisée de deux chemins judiciaires : le sien et celui de toute une partie de la classe dirigeante du pays. À l’aube du procès des financements libyens en France, premier épisode de notre série sur ces hommes d’État étrangers qui ont eu affaire à la justice.
Le Parlement italien a adopté au mois d’octobre une loi qui criminalise le recours à la GPA, y compris dans les pays où la pratique est légale. Il s’agit désormais d’un « crime universel », dont les conséquences sur les familles concernées sont dévastatrices.