J'ai rejoint Mediapart en avril 2018 pour couvrir les gauches, et aujourd'hui, la vie parlementaire.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Silence de Mélenchon, réaction bien molle du premier secrétaire du Parti socialiste… Prises en étau entre le risque de conforter l’idée d’un « procès politique » et celui, plus prosaïque, de rappeler leurs propres affaires, les forces de gauche ne tirent aucune leçon de l’affaire libyenne et n’appellent à aucune réforme.
Alors que les discussions budgétaires s’ouvrent à l’Assemblée nationale, les chances de voir se réaliser la promesse de suspension de la réforme des retraites sont minces. Autour d’Olivier Faure, on estime néanmoins que le rapport de force enclenché avec le gouvernement aura raison des chausse-trapes de la procédure parlementaire.
Procès en trahison du reste de la gauche, difficile chemin de la suspension de la réforme des retraites, risque de renforcer l’extrême droite : quelques jours après le choix de la non-censure, le premier secrétaire du Parti socialiste s’explique sur le « pari » de son mouvement.
Arguant d’une « victoire » sur la suspension de la réforme des retraites, le PS a sauvé le gouvernement Lecornu de la censure, jeudi 16 octobre. L’extrême droite a repris son refrain anti-système. La gauche, elle, sort de cet épisode en mille morceaux.
Le premier ministre a recueilli les applaudissements du Parti socialiste en annonçant, lors de sa déclaration de politique générale, que la réforme tant décriée serait suspendue jusqu’à la présidentielle. À l’Assemblée nationale, le soulagement l’a emporté du PS à la droite Les Républicains : la voie de la non-censure est désormais ouverte.
Alors qu’une primaire est prévue le 21 septembre pour choisir celle ou celui qui tentera de remplacer le maire sortant, Éric Piolle, les désistements s’enchaînent. L’édile est accusé par son adjointe, aujourd’hui candidate à sa succession, d’avoir manœuvré en coulisses pour la débrancher.
Au terme d’une longue séance parlementaire, la gauche et l’extrême droite ont, sans surprise, renversé le gouvernement en votant contre la confiance au premier ministre. L’Élysée annonce qu’il nommera « dans les tout prochains jours » son successeur. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, personne, ou presque, ne le regrettera.
La candidature d’Olivier Faure à Matignon a au moins permis aux socialistes de retrouver en quelques jours leur unité ainsi qu’une identité politique et stratégique. Mais si le PS revient provisoirement au centre du jeu, c’est aussi au prix de son isolement à gauche.
À cinq jours de la chute annoncée du gouvernement, la pression monte pour que soient convoquées des élections anticipées. Une option balayée – pour l’instant – par Emmanuel Macron, persuadé qu’une troisième tentative de coalition peut emporter l’adhésion du Parti socialiste.
La reconstitution du Nouveau Front populaire, les Insoumis en moins, s’est esquissée ce week-end avec l’espoir de créer un rapport de force pour accéder à Matignon après le départ annoncé de François Bayrou. Mais l’attelage reste fragile.
L’eurodéputé Les Écologistes appelle la gauche à dépasser ses clivages et à faire bloc pour tenter de réorienter la politique nationale et contrer le risque de plus en plus prégnant de l’extrême droite. « Toute subdivision dans cet espace est synonyme de défaite », affirme-t-il.
Le PS et le RN ayant annoncé qu’ils voteront contre la confiance au premier ministre, ses chances sont quasi nulles de rester au pouvoir. Sous pression d’une possible dissolution, les forces politiques commencent à manœuvrer pour préparer la suite.