Assumant sa filiation avec l’ancien premier ministre Pierre Messmer, le chef du gouvernement défend une même vision de la nation et de son (ex-)empire. Pour lui, la France doit encore assumer son « fardeau » en Afrique, et doit tout faire pour conserver ses territoires ultramarins.
Après avoir pris le pouvoir au Mali en 2020, au Burkina Faso en 2022 et au Niger en 2023, les militaires ont sapé tous les fondements démocratiques et ont imposé des régimes de terreur. Ils mettent en avant la priorité de la lutte contre les groupes djihadistes, qui ne cessent pourtant de gagner du terrain.
Au Niger, des communautés victimes de la furie de l’armée française en 1899 demandent à la France, dans le cadre des instances onusiennes, de reconnaître ses crimes coloniaux et de les réparer. C’est hors de question pour Paris, dans un contexte de rupture diplomatique avec Niamey.
Poussé vers la sortie par le gouvernement nigérien, qui vient d’annoncer la nationalisation d’une de ses filiales, le géant français de l’uranium est accusé de ne pas assumer ses responsabilités sociales et environnementales. En cause : sa décision de suspendre le programme de réhabilitation de la mine de la Cominak.
Dans la foulée des révoltes du 13 mai 2024, l’État français a procédé au transfert de dizaines de détenus de droit commun dans une opacité la plus totale. Certains sont aujourd’hui sortis de prison, sans moyens financiers pour survivre dans l’Hexagone ou rentrer chez eux.
Depuis 2019, le droit du sol n’est plus appliqué à Mayotte, où se rend lundi Emmanuel Macron. Une situation dérogatoire qui a été à nouveau durcie par les parlementaires. La France a ainsi fait basculer la vie de milliers de jeunes qui, bien que nés et ayant grandi à Mayotte, en sont exclus.
Déjà en tension avant le passage du cyclone Chido le 14 décembre, le système de soins mahorais traverse une crise sans précédent. Manque de matériel, de médicaments, sous-effectif, personnel épuisé : des problématiques nouvelles mettent en danger la vie des patients. Emmanuel Macron est en visite sur l'île dimanche 20 avril.
Après le passage du cyclone Chido, de nombreuses organisations humanitaires ont envoyé des missions à Mayotte. Elles ont découvert une situation dramatique, qui date d’avant la tempête. Certaines ont dû se substituer à des pouvoirs publics volontairement absents des bidonvilles.
Officiellement, le cyclone Chido a fait 39 victimes, mais ce bilan semble largement sous-estimé. Le refus des autorités de dévoiler le nom des victimes et de procéder à un recensement solide des disparus interroge : l’État a-t-il quelque chose à cacher ?
Avant même le cyclone Chido, un collectif de citoyens anti-immigration a occupé le bureau des étrangers de l’archipel. Il n’a toujours pas rouvert ses portes. Le blocage, toléré par la préfecture, a poussé dans la clandestinité des milliers de personnes et en empêche d’autres de quitter l’île.
Les enseignants de l’île reprennent du service lundi 20 janvier, cinq semaines après le passage dévastateur de Chido, et une semaine avant le retour des élèves. Une rentrée précipitée pour les syndicats, alors que l’école à Mayotte souffrait déjà de mille maux avant le cyclone.
En visite pendant deux jours sur l’île dévastée, la cheffe de file du RN est arrivée dans un territoire conquis, où ses marottes anti-immigration sont désormais défendues par des responsables politiques de tous bords. À commencer par François Bayrou et ses ministres.