L’ancien président a paru en difficulté, mercredi, dans deux volets importants du dossier : le nucléaire que la France a voulu vendre en 2007 à la dictature libyenne et l’exfiltration en 2012 du bras droit de Kadhafi, Bachir Saleh, alors qu’il était recherché par Interpol.
L’ancien directeur du renseignement de la DGSE, Alain Juillet, a rapporté mercredi avoir prévenu Brice Hortefeux et Claude Guéant des risques que faisaient peser leurs contacts avec les intermédiaires Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri.
Le tribunal de Paris s’est penché, lundi 27 janvier, sur la libération des infirmières bulgares et la fastueuse visite de Kadhafi à Paris en décembre 2007. Confronté aux éléments démontrant les liens de Ziad Takieddine avec l’Élysée, Nicolas Sarkozy a de nouveau accablé Claude Guéant.
Des rendez-vous secrets avec un terroriste condamné à perpétuité, des anciens ministres qui assurent avoir été piégés, un ancien président qui dit tout ignorer, et des familles de victimes effarées. Tout est raconté ici, en cinq minutes.
Des proches des victimes, parties civiles dans l’affaire, se sont indignées des pourparlers de Claude Guéant et de Brice Hortefeux avec Abdallah Senoussi, responsable libyen de l’attentat aérien. Nicolas Sarkozy a contesté avoir mandaté son avocat Thierry Herzog à Tripoli.
Brice Hortefeux a souffert à la barre du tribunal de Paris pour tenter d’offrir une explication rationnelle à sa rencontre secrète, en décembre 2005, avec le numéro deux du régime Kadhafi, Abdallah Senoussi, un terroriste condamné. Et un corrupteur présumé, d’après l’accusation.
Interrogé pour la première fois, l’intermédiaire Alexandre Djouhri s’est réjoui de ses relations avec l’équipe Sarkozy. Nicolas Sarkozy a accusé l’autre intermédiaire du dossier, Ziad Takieddine, d’avoir « manipulé » Claude Guéant et Brice Hortefeux.
Le bras droit de Nicolas Sarkozy a été incapable d’offrir une version rationnelle de sa rencontre secrète avec un dignitaire libyen, Abdallah Senoussi, condamné et recherché par la France pour terrorisme, et au cœur de financements occultes avant la campagne de 2007.
Interrogé sur l’implication de l’intermédiaire Ziad Takieddine dans les négociations secrètes d’un marché avec l’Arabie saoudite par le ministère de l’intérieur, prélude à l’affaire libyenne selon l’accusation, l’ancien député européen a chargé Claude Guéant, alors bras droit de Nicolas Sarkozy.
Avant même de rentrer dans le fond des accusations, le procès des financements libyens a montré, lundi 13 janvier, une réalité qui commence à poindre derrière l’énergie que met l’ancien président de la République à se défendre : il marche sur un fil.
Au troisième jour d’audience, Nicolas Sarkozy a dénoncé « un complot » contre lui. Brice Hortefeux a estimé « qu’il n’y a rien » dans le dossier, et Claude Guéant que « le pacte corruptif n’a jamais existé ».
Dans un livre fondé sur des documents libyens inédits, les journalistes Karl Laske et Vincent Nouzille retracent le rôle majeur du beau-frère de Kadhafi, Abdallah Senoussi, dans les attentats de Lockerbie et du DC-10 d’UTA. Les négociations pour le blanchir sont au cœur du procès de Nicolas Sarkozy.
La première journée d’audience de l’affaire Sarkozy-Kadhafi a donné lieu à des escarmouches entre le Parquet national financier et l’ancien président, qui réclame l’incompétence du tribunal de Paris et l’immunité présidentielle pour éviter ce procès historique.
Un ancien président et trois anciens ministres sur le banc des prévenus avec neuf autres personnes : le procès des financements libyens s’ouvre, lundi 6 janvier, au tribunal de Paris. L’aboutissement d’une enquête judiciaire qui a « mis en évidence à la fois des paiements et des contreparties ».
Manque de moyens, faible coopération internationale, documents restés classifiés, fausses pistes et tentatives de déstabilisation : les juges de l’affaire libyenne expliquent les causes d’investigations longues et difficiles.
Dans le dossier libyen, Nicolas Sarkozy a eu des mots très durs à l’égard de ses plus fidèles lieutenants, Brice Hortefeux et Claude Guéant. « Je n’avais aucun élément pour connaître ce qu’était la réalité de leur vie », a-t-il dit devant les juges.